
Espèces rares présentes sur le site
Préservé de l’urbanisation et d’une agriculture de production, le camp de la Valbonne, comme la plupart des terrains militaires, constitue un précieux réservoir de biodiversité. Il comporte une mosaïque d’habitats naturels et abrite plusieurs espèces d’intérêt communautaire et deux espèces d’intérêt prioritaire : l’Outarde Canepetière (Tetrax tetrax), qui n’a plus été observé depuis 2014 et le Faucon kobez (Falco vespertinus).
L’OUTARDE CANEPETIERE
fait l’objet d’une attention particulière
sa réintroduction constitue une action majeure de ce programme Life
Focus sur l'outarde canepetière...
Dans les années 1990, La Valbonne était l’un des derniers sites de reproduction de l’outarde en Rhône-Alpes, avec l’aérodrome de Montélimar. Depuis, l’espèce a quasiment disparu, la dernière observation date de 2014, avec seulement un ou deux individus sur le site Natura 2000, sans reproduction avérée. La surface d’un seul tenant de vastes prairies permanentes, le réseau de pelouses sèches associé dans la plaine de l’Ain à une certaine ressource alimentaire en insectes, seraient d’indéniables atouts pour accueillir à nouveau une reproduction de l’Outarde canepetière. Sa réintroduction sera conditionnée aux résultats d’études spécifiques validées par des experts et les critères réglementaires.
...Et le faucon kobez
La présence régulière en migration du Faucon kobez (Falco vespertinus) a également été notée. Ce rare faucon recherche plutôt les milieux ouverts à végétation herbacée peu élevée, pourvus de perchoirs et d’affûts, ainsi qu’une nourriture abondante. Il occupe les steppes, les zones agricoles extensives, les zones humides pâturées, mais aussi les zones marécageuses en alternance avec des bois ou des plantations. En France, la dernière reproduction certaine de l’espèce recensée date de 2001 dans le département de l’Ain, et c’est sur le site Natura 2000 de la Valbonne. Il trouve là des zones de chasse dans les steppes, et de possible reproduction dans le bois. L’augmentation de la ressource en insectes lui est indispensable, comme pour l’outarde.
De nombreuses espèces d'oiseaux patrimoniaux
Les autres espèces d’oiseaux patrimoniaux sont des oiseaux de plaine, à la recherche de prairies permanentes suffisamment denses et diversifiées pour y déposer leurs nichées, tels que l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus), Bruant ortolan (Emberiza hortulana), le Pipit rousseline (Anthus campestris) ou le Courlis cendré (Numenius arquata). On les retrouve plutôt en partie centrale, dans les grandes prairies peu embroussaillées. L’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), lui, affectionne plutôt la partie est ou les abords des lônes, trouvant là des perchoirs arborés et une diversité de faciès.
La Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) ou l’Alouette lulu (Lulula arborea) s’observent eux aussi en partie est, dans la mosaïque de prairies parsemées de buissons plus ou moins denses pour y capturer leurs proies et y cacher leurs oeufs.
Espèces impactées favorablement par le projet
OISEAUX
La liste des oiseaux présents est longue, en voici quelques uns : *Tetrax tetrax, *Falco vespertinus, Burhinus oedicnemus, Caprimulgus europaeus, Circus pygargus, Circus cyaneus, Lulula arborea, Milvus migrans, Pernis apivorus, Lanius collurio, Emberiza hortulana, Anthus campestris, Falco subbuteo, Falco colombarius, Circaetus gallicus, Asio flammeus, Numenius arquata.
MOLLUSQUES
Vertigo moulinsiana
Ce petit mollusque affectionne les zones humides denses en végétation. Les bordures des deux lônes du camp militaire lui sont des refuges idéaux.
ODONATES
Coenagrion mercuriale
Les secteurs en eau les plus courants et phréatiques de la lône de la Violette lui sont propices. La restauration envisagée lui sera complètement favorable, augmentant la surface de ces eaux fraîches, oligotrophes et ensoleillées.
CHAUVES-SOURIS
Myotis bechsteinii, Myotis emarginatus, Myotis blythii/myotis.
La proximité du Rhône, la densité en insectes dans les lônes et les pelouses sèches, la tranquillité des espaces boisés pour la reproduction,sont autant d’atouts pour la présence de ces chauves-souris dans le camp de la Valbonne.
Ces pelouses sèches dominées par les graminées recouvrent 500 ha, en partie ouest du site Natura 2000 essentiellement. Comme leur nom l’indique, elles sont riches en Orchidées (12 espèces différentes représentées et autres plantes vasculaires protégées), dont l’emblématique Orchis militaris. Cependant, la diversité floristique s’affaiblit et le manque d’entretien conduit à la dégradation de cet habitat. En partie Est, 400 hectares de pelouse sèche sont également fortement dégradés car très embroussaillés par de l’Aubépine et des prunelliers.
De façon localisée, on retrouve des pelouses rases très sèches dites pelouses sur sable, à haute valeur patrimoniale car liées aux dépôts sableux du Rhône. Situées au sud, elles occupent 30 ha du site Natura 2000. Elles se sont développées sur d’anciennes îles sableuses. Elles sont très riches en biodiversité, notamment en Orchidées et en Orthoptères, mais menacées par la fréquentation motorisée de loisirs et le dépôt sauvage de déchets qui dégradent physiquement les milieux et perturbent la reproduction des espèces.